Concert d’Antony and the Johnsons aux nuits de Fourvière : « Water and Dust…water and dust !! »
Y’a des moments où on se sent vraiment privilégié…Après 2h30 d’attente - c’était la 1ère fois que je côtoyais des fans d’aussi près - nous voilà assis juste devant la scène, au 2ème rang du théâtre gallo-romain de Lyon dans le cadre du festival des Nuits de Fourvière, attendant la performance de l’unique Antony Hegarty, la voix, l’âme, le cœur d’Antony and the Johnsons. Mon impatience de le voir était d’autant plus grande qu’il m’aura fallu attendre quelques années avant ce moment inespéré…Après l’avoir manqué il y a deux ans lors de l’inauguration du Zénith de Rouen (tournée annulée suite à un problème de santé du chanteur) puis plus récemment lors de ses concerts au grand Rex et à la salle Pleyel pour des raisons professionnelles (alors que j’avais les billets en main !), mon tour est enfin arrivé !
Le concert et la performance d’Antony ont été fidèles à mes espérances : Telle une statue grecque, Antony s’est tenu tout au long de sa prestation, droit, debout au centre de la scène devant son orchestre d’un soir et a fait preuve de toutes les qualités qui le rendent si unique : Outre sa voix semblant venir d’un autre monde (parfois soprano, parfois crooner…indescriptible), une sensibilité et une émotivité rare, une gestuelle gauche et touchante (à sa façon de se tenir les mains près du coeur, on aurait dit une petite fille), une envie permanente de partager ses émotions, ses expériences passées avec le public, Antony Hegarty est un être à part qui mérite d’être vu et écouté au moins une fois dans sa vie. Accompagné le temps d’un soir de l’orchestre de l’Opéra de Lyon (Julia Kent au violoncelle et Rob Moose en chef d’orchestre étant les seuls membres du groupe présents), Antony a présenté au public lyonnais un véritable récital symphonique unique en son genre, sachant passer tout en douceur d’un lyrisme inspiré à des sons plus graves et remplis d’émotions. Tout d’abord timide voir même impressionné d’évoluer dans un tel cadre (il faut dire que les Nuits de Fourvière, c’est vraiment magnifique - à bon entendeur), Antony s’est ensuite confié au public comme pour l’aider à comprendre son œuvre, ses émotions…Sans vouloir utiliser des formules pompeuses, Antony est véritablement un artiste universel pouvant charmer aussi bien les « pop-rockiens » que les plus amateurs de musique classique les plus conservateurs . Que dire mis à part “Merci Antony” pour ces moments d’émotion rares…